Franck Bedez

Bassistes, musiciens, luthiers ......découvrez les interviews
Avatar de l’utilisateur
Bruno Chaza
Maestro
Maestro
Messages : 2542
Inscription : 07 sept. 2004, 21:51
Localisation : France

Franck Bedez

Message : # 5928Message Bruno Chaza »

La prochaine interview sera celle de Franck Bedez à suivre la semaine prochaine sur le forum et dans le basse tension numéro 03, Franck Bedez est le bassiste actuel de Liane Foly
merci Franck.
Dernière modification par Bruno Chaza le 09 mars 2006, 21:02, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Bruno Chaza
Maestro
Maestro
Messages : 2542
Inscription : 07 sept. 2004, 21:51
Localisation : France

Franck Bedez

Message : # 6023Message Bruno Chaza »

Et voilà en ligne l'interview de Franck Bedez réalisée par Chrys, l'ami Fanto du forum !!! :wink:

Actualité
Bonjour Franck, peux-tu nous parler de ton actualité et de tes projets ?
Bonjour Chrys ! je serai en tournée avec Liane Foly de janvier à mars 2006. Puis je serai sur scène avec le groupe de salsa Sonando pour promouvoir la sortie du nouvel album, ainsi qu’avec le pianiste Grégory Ott pour son trio latin-jazz , avec Matthieu Zirn à la batterie.Je viens de terminer les basses sur une série de morceaux pour HYPERLINK "http://www.ioverdubs.com" www.ioverdubs.com , un site qui
propose les services d’une équipe complète de musiciens pour de l’enregistrement « par le web ».Pour les projets, nous préparons avec Dominique Bertram et Philippe [Sutter une belle surprise pour les bassistes et les guitaristes. Je ne peux pas trop en parler encore, mais je peux juste te dire qu’on l’attend tous sans forcément le savoir.

Quelles sont tes influences musicales ?
J’ai eu la chance de grandir à quelques mètres du studio d’enregistrement « Christal » crée par mon père en 1976. Il y avait toutes sortes de séances : de la chanson, de la musique classique, beaucoup de jazz aussi. Et bien sûr des groupes rock ! Je vivais entouré de musiciens dès que je rentrais des cours et c’était assez magique. Il y aurait du coup beaucoup de noms à citer, d’autant que mon père écoutait les productions du moment pour se tenir au courant. Mais pour autant que je me souvienne, mes premiers ‘coups de foudre’ ont été Pink Floyd et Steely Dan. Très tôt la basse m’a attiré, mais j’ai d’abord fait du piano. Puis vers 14 ans, j’ai eu une Yamaha BB800.

Le matériel, la lutherie
Quels instruments utilises-tu ?
Alors beaucoup de basses. Trop dirait mes proches ;-)
J’ai un endorsement avec BLADE depuis quelques années. J’ai le modèle B25, une 5 cordes, ainsi qu’une B4, que l’on entend d’ailleurs sur NANCY. Je suis très à l’aise sur ces basses parce qu’elles restent dans la tradition des jazz basses Fender, avec juste une électronique simple et silencieuse en plus. Idéal pour mes oreilles.Sinon j’ai des basses Fender, Music Man, Neuser, Yamaha aussi, une « Baby bass » Sendel (de Colombie) et une contrebasse du luthier allemand Zachmann. Il serait bon que j’arrête de collectionner ;-)

Peux-tu nous parler de la Baby basse, quel est son avantage et en quelles occasions t’en sers-tu ?
La ‘Baby’ est un instrument traditionnel de la musique cubaine. Elle ressemble beaucoup à une contrebasse électrique, mais le micro est un peu particulier. Un chevalet métallique repose sur deux diaphragmes, en métal également, sous lequel sont placés deux capteurs.Le sustain de l’instrument est très court, avec beaucoup d’attaque et un grave ample à souhait.C’est Ampeg qui lui a donné naissance mais la marque n’en fabrique plus à ma connaissance.Les salseros l’ont mis à profit dans les productions mythiques et aujourd’hui, c’est le son Salsa par excellence. Un peu comme la Fender Précision pour le Rythm’n’Blues ;-) L’avantage, son encombrement réduit bien sûr. Mais on la recherche
pour ce son si particulier et je l’utilise donc pour le groupe de Salsa. J’aurai beaucoup de mal à revenir à la basse dans cette formation, parce que l’instrument induit un phrasé bien précis.

Le passé musical, l’évolution
Ton passé musical en tant qu’étudiant est-il Rock, Jazz, classique ou est tu autodidacte ?
]e suis principalement autodidacte. Le piano m’avait donné des bases de solfège et lorsque j’ai commencé à jouer de la basse, j’ai d’abord travaillé sur des méthodes, des vidéos, je jouais sur des Cds tout simplement. Et puis j’observais les bassistes au studio, je leur posais plein de questions. Plus tard, j’ai pris des cours particuliers. Mais la vraie école pour moi, ça a vraiment été les groupes. J’ai toujours aimé ça.
Pour résumer mon parcours professionnel, il a commencé à 18 ans, après mon bac. Le joueur de pedal-steel guitar Lionel Wendling m’a appelé pour jouer dans son groupe et pour accompagner des artistes américains lors de leurs tournées européennes. On a alors joué pour
Wanda Jackson, le violoniste canadien Brian Sklar, la chanteuse Katy Mofatt par exemple. C’était vraiment une bonne école. Il fallait relever le répertoire sur les Cds et monter les titres sans beaucoup de répétitions parfois.
Ensuite j’ai accompagné la chanteuse soul Lisa Doby, avec qui je joue toujours aujourd’hui. Elle m’a emmené sur de superbes scènes comme le Zénith de Paris, en ouverture de Ray Charles ou cet été pour Joe Cocker. Parallèlement, j’ai fait des concerts plus ponctuels pour différents artistes et des groupes de Jazz. J’ai également tourné deux ans en Angleterre et en Irlande avec Ian Brown. Et donc récemment s’est rajouté le groupe de salsa Sonando et le trio de Grégory dans lequel j’ai un terrain de jeu de rêve !

Qu’est ce qui t’a réellement permis d’avancer, un musicien, un livre d’étude particulier, la compréhension d’un standard, un déclic
personnel ?

Un peu tout ça en fait. Ca a beaucoup été des rencontres … avec des musiciens qui te tirent vers le haut, en te donnant les bonnes directions et en te faisant confiance. Les standards, j’y ai pris goût avec un pianiste qui m’a transmis sa passion du ’vocabulaire’ et que ça ne dérangeait pas que
je me trompe beaucoup. Les méthodes parce qu’elles m’ont permis de comprendre comment fonctionne l’instrument, l’harmonie…
Le bassiste qui m’a vraiment débridé, c’est Dominique Bertram. Il a tout de suite compris ce que je cherchais, ce qu’il me manquait, et
comment me le faire comprendre. Je n’ai plus joué pareil du moment ou je l’ai rencontré. Et quand il prend un solo, il a vraiment des
choses à dire ;-)J’ai aussi pu travailler la contrebasse avec Gérald Muller, que vous avez pu voir au côté de Sylvain Beuf ou Jerry Bergonzi. Il n’a pas compté son temps pour me faire prendre les bonnes habitudes et à ne pas jouer la contrebasse comme de la basse.

As-tu un tempo, ton tempo, lequel ? Qu’elles sont les tonalités que tu apprécies ?
Ah … excellente question … je ne me l’étais jamais posée à vrai dire.Non, pas de tempos particuliers. Pour les tonalités, je crois que je me sens mieux quand je lis Sol ;-) . J’aime bien Bb et D aussi, ce sont en général des tonalités assez douces.

Considères-tu la basse : comme l’instrument du groove ou es-tu de ceux qui aiment aussi la liberté en solo et en accords ?
Je pense que l’instrument se prête aussi bien à l’un qu’à l’autre, tout dépend de ce que tu as à dire lorsque tu en joues, et dans quelle formation tu te trouves. L’instrument est aussi en pleine évolution !Ma préférence va toujours à la chanson. J’aime accompagner, ça m’a toujours fasciné. Entant que bassiste on peut influer sur la dynamique du groupe, sur le tempo, pousser le batteur, l’aider à asseoir l’ensemble. Les standards de Jazz que j’aime ont été chantés, par exemple Night and Day. Alors je serai le plus souvent pour la première catégorie ;-)
Mais par exemple tu vois sur Nancy, j’ai vraiment exploité la basse dans tout le registre. Au départ, c’est une pièce … pour marimba, et elle s’est très facilement adaptée à la basse, je n’ai pas eu à épurer ou à modifier quoi que ce soit. En fait, ça répond un peu à la question. Solos et accords, c’est super si c’est à propos.

La vie du musicien, les conseils
Peux-tu nous décrire une semaine type de ta vie de musicien, cours, séances répétitions, travail personnel ?
Les répétitions en début de semaine et les concerts en fin de semaine, avec les déplacements qui vont avec. Je ne donne pas de cours, ou alors de manière très épisodique parce qu’on me l’a demandé. En hiver, j’ai plus de séances de studio par exemple parce que les artistes préparent les Cds pour la saison d’été, où il y beaucoup plus de festivals. Et là je suis sur la route …

Internet, crise du disque , prise de position
Penses-tu qu’Internet puisse être un facteur déclenchant, un contre- pouvoir, une contre-culture, bref une ouverture de plus pour le musicien ou crois-tu à l’inverse que la toile va nous isoler encore plus ?
Non je pense qu’Internet est une excellente chose. Basse tension en est la preuve d’ailleurs, on peut trouver le magazine où que l’on
soit dans le monde, c’est vraiment super.De là à ce que ce soit un contre-pouvoir, je ne sais pas... J’ai pu me documenter sur des sujets dont j’aurai eu énormément de mal à trouver des informations sans le net. C’est un vrai plus !J’ai lu des articles sur des bassistes d’enfer dont je n’avais jamais vu le visage dans un magazine …

Penses-tu que le musicien a son mot à dire face aux cris d’alarme que la planète émet un peu partout, réchauffement, conflit, course à la productivité ? Ou penses-tu plutôt que le musicien doit rester à sa place ?

Ah non sûrement pas être passif, effectivement, il y a plein de choses possibles. Ca peut-être par les textes, ce qui est difficile, il faut avoir un vrai talent d’écriture pour que ce soit crédible. Il y a des grands mouvements comme le LIVE 8. J’avais vu un passage télévisé de Bob Geldof avant la série de concerts, il n’y allait pas avec le dos de la cuillère, vraiment, son discours était virulent, construit et clairement orienté. Alors je ne sais pas tout ce qui peut se cacher derrière un tel acte ‘politique’ évidemment, mais il est allé loin quand même !

http://www.franckbedez.com/

Frank Bedez - Bruno Chaza
Répondre