Frank Nelson Interview

Bassistes, musiciens, luthiers ......découvrez les interviews
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Mr.LeBelge
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Frank Nelson Interview

Message : # 15202Message Mr.LeBelge »

ahah... super l'interview est en dessous

je l'ai vu ce soir même avec le trio NEB et c vraiment un bassiste exceptionnel doublé d'un gars hyper sympa 8)
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alain
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Message : # 15257Message alain »

Bien cool l'interwiew.Ca me conforte dans ma demarche perso notamment vis a vis du solfege, et de l'aspect plaisir que l'on doit toujours garder à l'esprit. :lol:
JAYSEE99
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Message : # 15258Message JAYSEE99 »

Superbe interview :D
En plus d'être un grooveur hors pair, Franck est d'une gentillesse sans égal!!!!
Merci Bruno :D
Que la basse ne soit plus un instrument...mais une musique dans votre coeur
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http://myspace.com/JAYSEE99
madogs
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Message : # 15262Message madogs »

c'est tjrs très intéressant à lire... merci beaucoup.
"le talent c'est d'avoir envie de faire quelque chose, tout le restant, c'est de la sueur." Brel
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Timon
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Frank Nelson Interview

Message : # 15263Message Timon »

Oui, je plussoie, bonne interview ! Et le bonhomme est en effet très sympathique. Je me souviens d'une rencontre Bassfusion à laquelle il était venu. Personne ne l'avait reconnu. Il s'etait bien gardé de se présenter. Du coup, il y avait eu du grand boeuf décomplexé. Très bon souvenir :D
khan
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Message : # 15265Message khan »

Il a l'air d'un garçon adorable en effet.

Son interwiew en donne la preuve. :wink:
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Philippe B
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Message : # 15266Message Philippe B »

:D super Frank
a bientot
Philippe B
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Mr.LeBelge
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Message : # 15272Message Mr.LeBelge »

Héhé... super l'interview....
va falloir que je lui dise qu'a chaque fois que j'lai vu en live c'était mon Me Shell N'Degeocello :lol:

Trop fort l'artiste :wink:
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Mr.LeBelge
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Frank Nelson Interview

Message : # 17005Message Mr.LeBelge »

Avec l'arrivée de Frank sur le Forum, je voulais relire son interview...
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Thomas
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Message : # 17007Message Thomas »

L'interview est juste en-dessous :roll:
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Bruno Chaza
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Frank Nelson Interview

Message : # 17010Message Bruno Chaza »

Un plaisir de partager avec Frank Nelson
....Voilà l'échange de ce moment passé avec Frank.
Bruno Chaza
www.brunochaza.com

Actualité

Bonjour Frank, pourrais-tu nous parler de ton actualité et de tes projets ?
Je dois dire qu’elle est assez fournie en ce moment. Outre mes deux projets personnels (Ashran et Trio Neb), j’accompagne un grand nombre d’ « artistes du Monde » dans des styles très variés.
L’Afrique, tout d’abord, avec Côrô Ouatt, ancien percussionniste de Tiken Jah Fakoly et d’Alpha Blondy. Il propose une musique entre le reggae et le yagba, qui vient du nord de la Côte d’Ivoire.
Afrorok ensuite. Fondé et dirigé par J.Paul Melindji que j’ai rencontré lorsque je jouais avec Tiken. Sa musique est explosive : guitares saturées, des rythmes afro qui tendent vers le rock et des rythmes Baoulé (centre de la Côte d’Ivoire), Malinké (Nord) et les percussions du sud du pays.

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Les Frères de la Rue, eux, proposent un reggae ivoirien dans la pure tradition d’Alpha Blondy avec, en plus, les percussions ivoiriennes, balafon.
Et pour finir avec l’Afrique, Modeste, un Togolais vivant à Paris qui, lui, propose une musique assez festive où les textes revêtent un côté un peu plus « militant » que les formations nommées plus haut.

On quitte l’Afrique pour se balader entre la France et L’Angleterre avec Jack's de l'or. Groupe de rock anglais, dans la pure tradition « stonienne », il est fondé et dirigé par Nick Buxton.

On revient en France, la France de la gouaille avec Le chien d'en face. Rencontré alors que j’enregistrais les basses pour leur 2ᵉ album, j’ai tout de suite été séduit par la musicalité, l’humour et le sens de la fête qui se dégagent de cette formation. Violoncelle, clarinette, piano, guitares acoustiques, percussions et basse composent Le Chien d'en face.

Mes projets, à présent. Ashran, tout d’abord, que j’ai fondé en 1993 avec Stéphane Waltzer. Au début, le groupe était ambitieux dans sa composition : section de cuivres, deux chanteuses, percussions, etc.
Aujourd’hui, je suis revenu à une forme plus sobre : deux mecs ont remplacé le chant lead (Bout & Mano) et les chœurs ont la part belle également. La direction tend vers un hip hop funk tendance Slapbak.

Le Trio Neb n’était qu’un duo au départ et très vite, Philippe Blin est venu compléter ce duo pour former le trio Neb.
Un cd est prêt, il n’y a plus qu’à ! Une mini-tournée en Finlande est programmée pour cet été à l’occasion du Helsingin Juhlaviikot Festival. Ce trio, c’est un peu notre « bébé » ! Juhan Ecare (guitare), Philiippe Blin (flûte, ewi) et moi-même jouons régulièrement ensemble depuis une quinzaine d’années et c’est tout naturellement que ce trio s’est constitué.

Est-ce que tu écoutes encore maintenant des musiciens qui te donnent de l’énergie pour jouer, peux-tu en parler ?
En fait, aujourd’hui, je réagis davantage à l’ensemble qu’à l’individu. Je bénéficie de l’apport de chacun des musiciens dans tous mes projets. Ce sont eux ma principale source d’énergie !
Outre cela, j’écoute beaucoup de choses, mais en ce moment, je bloque sur Slapbak, hip hop funk californien, d’influence P.Funk. Ça rejoint tout à fait la nouvelle orientation de mon groupe de funk Ashran.

Quelle musique écoutes-tu en ce moment ?
Classique, le matin au lever surtout, un peu de funk hip hop (Slapbak et WC and the mad circle) et plein d’autres choses. Ça dépend tellement de l’humeur du moment !

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Avec le recul sur ton parcours, quels ont été les musiciens qui t’ont réellement influencé, ceux que tu aurais aimé rencontrer ?
Bizarrement, ce sont trois bassistes fretless : Jaco Pastorius, Pino Palladino et Mick Karn. J’adore la justesse mélodique de Pino, la folie et l’inventivité de Mick et tout le reste avec Jaco.
Tu sais, mes trois premiers coups de cœur, mes gifles, ont été les albums « Machine head » de Deep Purple, « Revival » un live de Creedence Clearwater et le double de Peter Frampton « Comes alive ! ».
Donc, à partir de ce constat, on aurait pu penser que ma route musicale était toute tracée. Au contraire, car elle a toujours été parsemée de divers chemins de traverse que je n’ai cessé d’emprunter jusqu’alors.
Je suis généralement très attiré par la fusion des genres. J’ai eu quelques expériences raï avec Fadela & Saraoui, Cheb Kader, Ferhat. Rap avec EJM, The Last Poets.
Afro avec Tiken Jah Fakoly, Lulendo, plus toutes les autres cités plus haut. Jazz et fusion avec Debora Seffer, Norbert Lucarain, Carl Schlosser et divers rocks et dérivés.
Dans les années 1990, je craquais pour des groupes comme Fishbone, 24 7 Spyz, Living Colour. Ah quand les Noirs jouent métal, c’est quelque chose !
J’aurais adoré rencontrer Mozart et Pastorius et j’aimerais passer un peu de temps avec un chef d’orchestre pour qu’il me raconte et m’explique son métier. J’ai une admiration sans bornes !

Le matériel, la lutherie


Quels instruments utilises-tu ?
Une basse 4 cordes frettée, dessinée et réalisée par Fred Pons, des ateliers Kopo. En 1994, j’ai craqué sur l’un de ses modèles alors que j’accompagnais Debora Seffer.
Je joue exclusivement sur le modèle « Luna ». Il est devenu mon instrument fétiche. Je ne suis pas un maniaque du matos et lorsque je trouve une basse qui me convient, je n’ai donc pas besoin de voir ailleurs (ça rappelle des situations plus intimes).
Christian Noguera m’endorse lui aussi depuis maintenant 2 ans. Je le connais également depuis 1994 et il est devenu un ami. Je vais bientôt passer quelques jours chez lui, dans son atelier, pour discuter avec lui des différentes options nécessaires à l’élaboration d’un modèle « signature ». J’ai joué sur une basse Fair-Play pendant quelque temps avec Ashran.

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As-tu une basse de prédilection ou est-ce que tu adoptes plusieurs instruments suivant les styles et les fonctions ?
Ma basse Luna l’est devenue. Avec le temps, elle « réagit » selon mes désirs : elle sonne comme j’ai envie qu’elle sonne. C’est un phénomène difficilement exprimable avec des mots, mais qui survient, je pense, uniquement lorsque l’on a pratiqué l’instrument longtemps.

Le passé musical, l’évolution

Ton passé musical en tant qu’étudiant vient de quel courant : jazz, classique, autodidacte ?

La troisième option.

As-tu l’impression de t’être approprié certaines clés dans ton jeu, une façon particulière de traiter une cadence ou un accord, bref comment et par quels moyens as-tu acquis une certaine liberté technique ?
Une façon particulière de penser le rôle de la basse, plutôt. Cet instrument est un pilier dans une formation et mon réflexe, lorsque je construis une ligne, est de penser à l’ossature. Tu me diras que cet ordre est logique seulement, il me paraît trop souvent occulté, à mon goût, au profit d’une idée plus « soliste » de la ligne.
Dès lors que l’ossature est en place, il est bon de conserver cette idée maîtresse et de la faire perdurer dans le temps (la transe !) pour, lorsque l’on en sort par une intervention dans les aigus, par exemple, lui donner un relief significatif.

Quelles ont été les marches de ton évolution, ce qui t’a réellement permis d’avancer, certains musiciens, un livre d’étude particulier, la compréhension d’un standard, un déclic personnel, une façon particulière de travailler ?
J’ai commencé la basse en 1980. À l’époque, J.Pierre Poly me donnait mes premiers cours. Ça a duré six mois, puis il s’est lassé, car j’avais du mal à m’intéresser au solfège. J’ai donc passé dix ans à ne travailler qu’à l’oreille. Je repiquais les choses qui me plaisaient sur les disques et je me débrouillais (plutôt bien) pour entendre et pour être le plus prêt possible de la vérité.
Cet aspect aléatoire ne pouvait pas durer et, à force de déclics, j’ai fini par comprendre les mécanismes du solfège. Très vite, c’est devenu un jeu et, de fils en aiguilles, j’ai élaboré un premier essai pédagogique sur la technique du slap, que j’ai présenté à Bruno Desgranges (édition Play-Music, ex. Connection).
Ce qui continue de me faire avancer, ce sont les personnes avec lesquelles je travaille essentiellement : étant donné la diversité de courants musicaux dans laquelle elles s’inscrivent, je me délecte du fait de pouvoir assouvir cet aspect « fusion » auquel j’aspire tant.

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Dans quelle configuration es-tu le plus à l’aise, trio, quartet, studio, y a-t-il selon toi une formule qui fait passer le mieux ce que tu as à dire ou est-ce suivant l’humeur ?

Pas de préférence particulière dès lors qu’avec un bon sens d’adaptation, je parviens généralement à me satisfaire au sein de n’importe quel type de formation.

As-tu un tempo, ton tempo privilégié, lequel ? Quelles sont les tonalités que tu apprécies et dans lesquelles tu navigues en lieu sûr ?
Même réponse que la précédente. Avec, tout de même, un goût particulier pour les tempos médiums (90) et « dance » (120).
Même chose pour les tonalités avec, malgré tout, une sensation de liberté en D majeur, G majeur (et sa relative mineure pour le slap, notamment), mais bon, toutes les couleurs me conviennent finalement.

Sur quel album aimerais-tu que l’on t’écoute ? Demain, je veux acheter un CD où tu joues, qu’est-ce-que tu me conseilles ?
Il y a certes l’album « Blueson Rouge » de Debora Seffer, aux éditions La Lichère,mais j’aime beaucoup le premier album du chanteur angolais et joueur de sanza Lulendo « À qui profite le crime ».
J’aime beaucoup également la compilation de bassistes « Basses Influences » Vol. 3. Et à venir, le deuxième album du Chien d’en Face.
En ce qui concerne Ashran, une nouvelle formule est en route (comme je le disais plus haut) et l’album du Trio Neb est prêt. Il n’y a plus qu’à !

Quelles ont été les grandes récompenses de ton parcours de musicien, ce dont tu es le plus fier ?

Incontestablement le fait de m’être enfin mis au solfège et surtout d’en tirer un bénéfice certain pour les cours, les méthodes, la composition, le travail de relevés, etc.
Vient ensuite la récompense suprême accordée à Ashran en 1994.
Gain de la finale nationale du tremplin Yamaha Music Quest et participation à la finale mondiale à Tokyo dans la foulée (gain du Gold Prize).

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Est-ce que la basse est pour toi l’instrument dédié au groove ou es-tu de ceux qui aiment prendre les chorus et le jeu en accord ?
Je dirais que ma conception du rôle de la basse est qu’il doit être fondateur. À partir de là, l’aspect groove est une résultante de cette conception. En outre, et étant donné l’apport mélodique rendu indispensable aujourd’hui par des gars comme Jaco Pastorius, les chorus (pas le jeu en accord personnellement) sont une liberté supplémentaire accordée au bassiste pour affirmer et développer son expression.

Si demain une fée se penchait sur ton berceau et te donnait la possibilité de jouer avec des musiciens contemporains ou non, avec quelle équipe de rêve aimerais-tu te retrouver ?

En 1995, j’ai eu la chance d’accompagner dans toute l’Europe les fondateurs du langage rap : Jalal Mansour Nourridin et Suleyman El Hadi -The Last Poets- (real team !).
Je peux dire que, grâce à eux, j’ai découvert mon instrument (avant eux, je n’étais pas encore un bassiste !). En effet, tenir une ligne entêtante et dépouillée de notes, car s’inscrivant dans la durée, pendant dix minutes, ne peut que m’inciter à camper ce rôle de manière totale.
Ils m’ont fait comprendre qu’exposer une ligne dans la durée ne pouvait que favoriser la stabilité d’un morceau et l’aspect exponentiel de la transe.
Bref, j’aurais aimé les rencontrer, mais c’est fait !!

À côté, je me suis aperçu qu’il n’existait vraiment qu’une personne dont le jeu de basse m’apparaît tellement prévisible, non pas parce que ses lignes sont fades ou téléphonées, c’est le contraire : lorsque je l’entends jouer, je pourrais presque anticiper son jeu tant je ressens les mêmes choses. Cette bassiste, c’est Me Shell N’Degeocello !
Sinon, Jaco…à jeûn…et mes équipes de rêve, j’ai la chance, grâce à mes différents projets, de pouvoir dire qu’elles existent déjà !

La vie du musicien, les conseils

Peux-tu nous décrire une semaine type de ta vie de musicienne, cours, séances répétitions, composition, travail personnel ?

Je me lève tôt (7 h en moyenne) et je me mets assez vite sur l’ordi pour, d’abord, répondre à mes mails. Il n’y a pas deux semaines qui se ressemblent en vérité, entre les répètes, les concerts, les cours et la conception de méthodes (comme en ce moment), les tournées (en ce moment) le taf d’arrangement ou les relevés de répertoires divers, je pioche, c’est un vrai bonheur !

Qu’est-ce que tu bosses encore ? la lecture, l’improvisation, le jeu, la composition, les arrangements, la MAO qu’est-ce qui encore te fait envie sur l’instrument ?
Tu sais Bruno, lorsque j’ai découvert le solfège, il est apparu à moi sous une forme très ludique. C’était un vrai jeu que d’essayer de solfier systématiquement dans ma tête tout ce que j’entendais. Et même si aujourd’hui, j'ai trouvé d’autres terrains de jeu, cela n’a pas changé. J’ai toujours le même engouement.
Donc, et pour finir sur ce sujet, je me sers toujours de cet outil pour construire, déchiffrer sans vraiment bosser de manière scolaire (autodidacte oblige !).
Je passe mon temps à me faire plaisir quand je prends ma basse. J’aime improviser, mais je l’ai toujours fait de manière instinctive, sans utiliser aucune règle harmonique particulière, au feeling !
Ceci dit, entre-temps, j’ai appris ces règles et j’ai tendance à m’en servir, après les avoir assimilées là aussi de manière « instinctive ».
Bref, ce qui me fait envie sur l’instrument aujourd’hui, c’est le fait de pouvoir exprimer mes intentions et mes sentiments dans l’instant.

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Frank-5.jpg (56.06 Kio) Consulté 5980 fois
Quels sont les conseils que tu donnerais aux aspirants bassistes qui te lisent ?
Je ne suis pas pour donner des conseils, en général. Lorsque je discute avec une personne, j’aime que tout se passe dans l’échange des idées. Deux entités différentes ne peuvent que s’apporter mutuellement. Par exemple, je n’ai jamais autant progressé que depuis que je donne des cours. Il faut répondre aux demandes, donc s’informer et se remettre en question. Par ailleurs, un élève, grâce à sa personnalité et son expérience, quand c’est le cas, sera également en mesure de répondre à mes propres questions = échange !
Le seul conseil que je me permette est de ne pas lâcher trop vite : la musique est un peu l’école de la patience. Il faut oser aller au bout des choses, car le sentiment d’inachevé reste insupportable.

On sait tous que la gestion du quotidien prend énormément de temps sur l’instrument, mais te reste-t-il du temps pour assouvir d’autres passions ?
Oui et heureusement ! J’aime lire, il peut m’arriver de passer six mois de l’année à enchaîner les livres : romans, bios, romans historiques, comme dans la musique, je prends tout sauf Harlequin ! et les six autres mois à ne pas en ouvrir un seul, c’est comme ça. J’adore cuisiner ! L’harmonie des goûts après celle des sons. Mes amis, le sport, la politique, bref.

Internet, crise du disque, prise de position


La crise du disque, l’individualisme forcé de ceux qui arrivent à vivre de la musique, le formatage des musiques, est-ce que tu penses que la pente est irréversible ou est-ce que tu entrevois des solutions ?
En règle générale, je n’aime pas trop les personnes qui détiennent des monopoles. C’est toujours au détriment d’autrui et rien que cette idée me dérange. À la Sacem, par exemple, une plus juste répartition des droits serait, à mon sens, à envisager de manière urgente. Concernant le formatage, j’ai un réflexe : le recul ! Ma musique, je la décide et permets aux personnes qui m’aident à la créer d’intervenir dans l’élaboration de celle-ci. Pas aux « concernés-de-loin », mauvais conseillers et autres financiers dont le but n’est pas le mien.
L’idée serait que l’on développe encore davantage la scène live. On y rencontre très souvent des artistes hors du commun (ce n'est pas grâce à TF1, forcément !) que l’on ne peut voir et entendre que dans ces lieux (toutes les péniches des quais de Seine, notamment). Pour les artistes ayant plus de chance, il y a les festivals, qui peuvent déboucher sur des succès d’estime ou une vraie reconnaissance publique au mieux. Mais tout cela manque de fond(s).
Également développer l’aspect associatif. Ou plus précisément lui donner les moyens de ses ambitions : plus de pouvoirs financiers dans les conseils régionaux pour une plus juste répartition des subventions.

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Frank-6.jpg (49.99 Kio) Consulté 5974 fois
Dans le même genre de question, penses-tu qu’Internet est une ouverture de plus pour le musicien ou crois-tu à l’inverse que la toile va nous isoler encore plus ?
Là, je suis assez partagé. J’ai deux projets que j’aimerais voir décoller. Or, selon moi, le moyen populaire et gratuit pour pouvoir le faire reste le net ! En effet, quel intérêt ai-je à ne pas diffuser mes chansons, morceaux de musique alors que l’on m’en donne la possibilité grâce au net et sachant le pouvoir d’une diffusion à grande échelle. Et le fait de pouvoir toucher des millions de personnes dans le monde entier élargit le champ des possibles.
En revanche, et dès lors que mes créations demandent un investissement financier important (studio, répétitions, etc.) j’estime pouvoir être rétribué à la juste proportion du travail effectué. Je ne crée pas pour perdre de l’argent même si c’est inévitable au départ. Une protection s’impose donc et une somme indulgente réclamée mensuellement aux téléchargeurs (projet de loi ou loi déjà votée ?) contenterait davantage de monde qu’actuellement.

Sans rentrer dans un haut débat philosophique, penses-tu que le musicien à son mot à dire face aux cris d’alarme que la planète émet un peu partout, réchauffement, conflit, course à la productivité ? Où penses-tu au contraire que le musicien doit rester dans sa bulle et ne pas pratiquer le mélange des genres ?

Je suis pour le mélange des genres ! Artistiquement, le fait de créer implique une liberté dont chaque artiste dispose. Il en fait ce qu’il veut de cet espace, c’est ça être libre !
Mais je ne peux empêcher cette sensation de fadeur et de superficialité de m’envahir lorsque j’entends un artiste chanter son désaccord sur tel ou tel sujet d’actualité, chant enrobé d’une bonne couche de formatage et qu’il vend un max de disques parce que le refrain affirme cette opposition sur un ton sucré. Je trouve toujours ça suspect.
Mon engagement peut paraître virtuel aux yeux de certains mais pour moi, il est bien réel ! Il consiste à donner du plaisir. Avant, pendant et après une prestation. Il doit se prolonger dans l’esprit des gens. LE PLAISIR ! Voilà mon engagement humain !

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Frank Nelson - Bruno Chaza
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Timon
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Frank Nelson Interview

Message : # 18937Message Timon »

J'avais raté cette interview. Décidemment, j'aime beaucoup ce monsieur !
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Bruno Chaza
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Re: Frank Nelson Interview

Message : # 25635Message Bruno Chaza »

Après corrections, et rajout de visuel, photos etc, voici en ligne la nouvelle version de l'interview de Frank Nelson.
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